Forum RDI : Inde, constat de désaccord

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Fin juin, la recherche et développement organisait son forum pour donner un peu de perspective à ses membres et ses partenaires les plus proches. L’évènement a eu lieu par teams, sur deux créneaux horaires, ce qui a permis à plusieurs sites membres de ce vaste réseau de participer à l’évènement tout en évitant des voyages et leurs impacts sur le climat. Une bonne chose d’autant que rendre l’activité de Michelin soutenable dans les années à venir est un des challenges majeurs de la recherche d’aujourd’hui, ce qu’a confirmé amplement ce forum. Par ailleurs, un moment convivial a permis à chacun à Ladoux, dans la rue de la recherche, d’échanger son point de vue sur l’évènement, faisant un intéressant mélange de numérique et présentiel tout à fait bienvenu avec gel et masques à dispositions, inclusion, partage, protection, un beau triptyque.

Les ressentis étaient tous positifs – à différents degrés – sauf sur un point. La réponse apportée sur les questions posées dans les deux cessions sur l’Inde et son avenir. Ce n’est pas un hasard si le sujet sort dans les deux cessions, l’Inde inquiète, un certain nombre de postes de Ladoux sont déjà partis là-bas. Mais l’Inde agace aussi et même plus car la collaboration est difficile et les résultats ne sont pas au niveau. La patience des salariés Michelin de Clermont sur les délocalisations n’est plus à démontrer (Supply chain, paie, moulistes, GST en cours…), néanmoins leur engagement à voir le travail bien fait aussi.

Alors quand la direction fait une réponse « tout va bien » en total décalage avec la perception des opérationnels, cela choque, déçoit, agace. Et tout le monde s’interroge : « C’est de l’hypocrisie ? les informations sont filtrées… ? ». Il est clair que les informations sont filtrées, tout le monde connaît désormais les indicateurs pastèques (vert à l’extérieur/ rouge à l’intérieur). Mais tout ne peut pas être filtré : les questions par exemple ; 2 cessions avec à chaque fois la question sur l’Inde. Ce n’est pas un hasard si le sujet vient dans les deux cessions. Et que la direction se donne la peine d’y répondre à chaque fois, montre qu’elle sait qu’il y a un problème. Mais le traitement des questions n’est pas adéquat selon nous. La population technique de par son métier, est très sensible, et avec raison, au respect des faits. A répondre de manière aussi décalée, l’évènement manque son objectif : fédérer, motiver.

Il est peut-être difficile de dire en plein forum quand des membres de l’équipe concernée sont peut-être présents en Teams, qu’il faut encore progresser, prendre des mesures de corrections des risques… mais quand cela est ressenti profondément, cela est nécessaire – avec la forme, avec un plan d’action… mais il n’est rien de tel que le déni pour agacer et inquiéter les personnes.

Dans tous les cas, pour la Cfdt, le respect des faits est primordial. Vus les résultats, est-il raisonnable, même d’un simple point de vue profit, que le site Indien croisse par absorption des postes de Ladoux ou d’autres sites français, ce qui n’amène que de la complexité ? Ne devrait-il pas croître par ce qu’il est censé faire : aider Michelin à la conquête du marché Indien ? Sans ce premier succès, quelle est la pertinence d’un site RDI Indien ? Michelin a-t-il besoin d’une dépendance pour sa recherche et développement à un pays dont la trajectoire nationaliste actuelle n’est pas des plus rassurantes pour le succès de marques étrangères ? En posant la question de l’avenir de l’Inde, les salariés de la recherche, interrogent comme la Cfdt en instance, la direction sur la pertinence de ses choix.

Chris Boyer, élu au CSE de Clermont

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