Accord télétravail Michelin, où en est-on 2 ans après la signature ?

Malgré une nette augmentation du nombre de demandes de télétravail, l’aide financière correspondante pour un équipement de bureau ergonomique est peu sollicitée. Ce constat, associé à la non-mesure du respect des temps de repos par l’entreprise, fait craindre à la Cfdt une augmentation des Troubles MusculoSquelettiques).

Le nombre de personnes en télétravail régulier sur le périmètre France (MFPM, CFM et CSM) a continué de progresser fortement en 2022 pour atteindre 3300 contre 860 en 2019. Le confinement a très clairement révolutionné son usage.  Il faudrait d’ailleurs ajouter le télétravail occasionnel pour avoir une vision complète, mais il n’est pas pris en compte aujourd’hui.

. A retenir

• Autrefois surtout féminin (65% en 2018), le télétravail est désormais majoritairement pratiqué par des hommes (59%).
• Le nombre de jours de télétravail passe de une journée ou moins (à 90% en 2018), à 2 jours et plus pour 75% des pratiquants
• La pratique se répand aussi en usine, passant de 57 personnes à 118, mais le chiffre reste modeste. 
• Ce sont évidemment les cadres qui profitent le plus du dispositif : ils représentent 80% des télétravailleurs mais seulement 10% d’entre eux sont managers d’une équipe.. 

La Cfdt s’inquiète du fait que seuls 12% des salariés ont demandé une aide à l’entreprise pour s’équiper en matériel de bureau, et ce pour une dépense moyenne de 196 €, inférieure au plafond de 250€. Cette somme reste insuffisante pour acheter un fauteuil réglable, un bureau modulable et un 2^e écran, équipements pourtant indispensables pour éviter les TMS. D’autre part, à la signature de l’accord télétravail de décembre 2021, l’entreprise s’était engagée à lancer une étude sur les conditions d’application et le ressenti des salariés.

La Cfdt demande donc à l’entreprise des efforts en matière de communication et formation des salariés sur le télétravail, de comptabilisation du télétravail occasionnel, des mesures du respect des durées maximales de travail, temps de repos et heures supplémentaires en télétravail et aussi une meilleure prise en charge des dépenses d’équipement personnel.

Raphaël Roussy, élu CSE Clermont-Ferrand