Décarbonation de Michelin : une position encourageante
Michelin entre en bonne place dans le classement 2025 des entreprises françaises cotées en bourse, réalisé par le cabinet indépendant Axylia. Avec un score carbone classé B, Michelin est encore derrière une vingtaine d’entreprises mais bien devant Airbus, Renault ou encore Stellantis, tous notés F. De quoi crédibiliser le discours et les efforts "Planet" de l’entreprise.
Le cabinet de conseil financier Axylia a pour vocation d’orienter la finance sur les activités les plus « durables ». Il a crée dans cette optique, en 2019, une notation équivalente à celle des réfrigérateurs ou des pneumatiques, de A à F. Pour noter chacune des 120 plus grandes entreprise françaises, il fait le calcul de leurs émissions de carbone – sur toute la chaîne : extraction des matières premières, fabrication, achats, transport et utilisation – et le multiplie par le coût du carbone établi par le Giec (140 € en 2030, bien supérieur à celui proposé par l’Europe). Il compare ce coût carbone au résultat opérationnel de chaque entreprise et établit ainsi le classement . Les entreprises notées de A à C sont celles en capacité de supporter leur facture carbone et de respecter l’accord de Paris, quant aux entreprises de D à F, elles ne seraient plus rentables si elles devaient l’assumer.
Une trajectoire Michelin crédible
Toutes les entreprises communiquent aujourd’hui sur leurs efforts pour décarboner, diminuer l’impact sur les ressources naturelles de leurs activités, même les plus polluantes. Ce n’est pas toujours suivi d’effets. A tel point que le terme « greenwashing » a vu le jour dès 1986.
Michelin quant à elle bénéficie d’une vraie culture centrée sur le « produit » pour communiquer. Leader sur l’usure, pionnier sur la résistance au roulement, ces arguments de ventes, sont devenus très opportunément des éléments de langage pour défendre la marque sur ses valeurs et sa conscience environnementale. Des projets importants ont aussi été lancés pour inclure l’utilisation de matériaux recyclés – acier, caoutchoucs, noirs de carbone – l’arrêt de l’utilisation de solvants cancérigènes et de métaux lourds ou encore la baisse de la consommation d’énergie des usines..
Cependant sur certains sujets – comme la production d’énergie verte par la couverture de parkings par des panneaux solaires – l’entreprise n’a pas brillé par son anticipation ni sa modernité. Pour de nombreux salariés intéressés par le sujet, la question de la crédibilité de l’entreprise sur le sujet pourrait donc se poser. La notation Axylia crédibilise donc Michelin :d’abord ses informations concernant ses émissions de CO2 sont considérées comme fiables et ensuite sa place parmi les 20% meilleures des 120 plus grandes entreprises françaises témoigne de son engagement en faveur de l’économie responsable.
Pour la Cfdt, cette évaluation est un encouragement à continuer à challenger Michelin comme elle l’a fait dans le passé par exemple sur les fermes solaires sur différents sites. Une notation A est possible si on s'en donne les moyens. C'est aussi inciter les salariés à faire confiance aux objectifs Planet que s'est fixé l'entreprise.
Chris Boyer, élu CSE Clermont et CSE Central