Vous souffrez d’endométriose ? l’entreprise peut prendre en compte vos difficultés
Pour éviter les malentendus et entrer dans un processus délétère de périodes d’absences imprévues, les victimes d’endométrioses peuvent se faire accompagner par la médecine du travail qui pourra leur proposer des solutions pour affronter cette situation difficile.
65 % des femmes atteintes d’endométriose reconnaissent un impact négatif de la maladie sur leur quotidien professionnel. Cette pathologie touche une personne menstruée sur dix, soit probablement plusieurs centaines de personnes chez Michelin. L’endométriose est une maladie inflammatoire qui peut générer des douleurs cycliques ou chroniques invalidantes. La prise ne charge de cette maladie est un enjeu de santé publique déjà pris en compte par certains états. Des pays comme l’Espagne, le Japon, la Corée, l’Indonésie et le Portugal en 2025, ont intégré cette problématique dans leurs lois nationales.
L’incidence des symptômes est souvent majeure : douleurs permanentes, pouvant conduire à un absentéisme régulier et généralement imprévisible, troubles physiques (digestifs, urinaires, etc.), effets secondaires des traitements, ou encore fatigue chronique entraînant des répercussions sur la performance attendue. La position assise ou debout est parfois intenable. Les carrières des intéressées peuvent s’en trouver ralenties. Leur mise en retrait est plus fréquente. La culpabilité de ne pas pouvoir assumer son travail ainsi que le stress augmentent.
Dans un parcours très classique, les arrêts de travail vont s’enchaîner et l’inadaptation des conditions de travail va perdurer. Souvent, la démission sera la seule issue, sans même que l’intéressée n’ait osé parler de sa pathologie à son employeur.
Selon les préconisations de chercheurs en santé publique, la sensibilisation, l’information et la formation à cette pathologie doivent être développées. L’entreprise Michelin s’est lancée dans cette voie notamment en consacrant à ce sujet d’importance un « handipapotage » aux Carmes et à Ladoux, c’est un début même si l’entreprise pourrait faire mieux.
Conformément à sa politique d’inclusion, portée par la signature d’un accord , notamment avec la CFDT, l’entreprise accompagne les salariées victime d’endométriose, en achetant du matériel permettant de soulager les douleurs (chaises adaptées), en aménageant le poste, en aménageant si nécessaire le temps de travail (télétravail augmenté en temps de crise par exemple ou temps partiel thérapeutique).L’entreprise aide aussi salariées dans leur démarches administratives pour la reconnaissance de leur statut. Cette maladie invalidante, en fonction des symptômes peut éventuellement permettre d’être reconnue comme travailleur handicapé.
Ne restez pas seules dans la difficulté. Michelin a déjà démontré dans plusieurs cas qu’elle savait accompagner les salariées victimes de l’endométriose. Parlez-en à la médecine du travail, il n’est pas obligatoire d’en parler à votre supérieur hiérarchique ou PDP. N’hésitez pas aussi à prendre conseil auprès d’un délégué ou un ambassadeur handicap de la Cfdt.
Chris Boyer, élu CSE Cfdt, Ambassadeur Handicap