Résultats Groupe 2022 : positifs mais une redistribution déséquilibrée

| | |

La part de la valeur ajoutée attribuée aux salariés en 2023 relève de la portion congrue.

Les résultats du groupe publiés hier sont solides avec notamment un bénéfice en hausse de 9%.  Seul Le free cash flow est en dessous de l’objectif mais il reste largement positif. La Cfdt salue cette performance remarquable liée à l’engagement de tous les salariés et à la qualité du pilotage de l’entreprise.

Cependant, nous dénonçons une distorsion croissante dans la redistribution de la valeur – créée doit-on le rappeler, par les salariés.

  • Ces derniers auront une augmentation moyenne inférieure ou égale à 5%, largement en dessous de l’inflation, même selon les hypothèses les plus favorables. La Cfdt se félicte de n’avoir pas signé cet accord injuste.
  • Le bonus groupe qui leur sera versé va baisser pratiquement de moitié, passant de 135% en 2022 à 70% cette année.  On notera en particulier l’effet dévastateur du changement de mode de calcul décidée en catimini en mai 2022.
  • Les actionnaires verront en revanche leur dividende augmenter encore de 10,6% en 2023 (de 1,13 à 1,25€ par action), la hausse étant continue depuis 2010 (hors accidents Covid en 2020 et 2021)
  • La part fixe de la rémunération du président du Groupe a augmenté de 22% en 2022 par rapport à 2021 ; elle sera certainement plus raisonnable cette année après qu’il ait déclaré (La Montagne le 31 janvier) souhaiter une « meilleure répartition de la richesse et davantage de cohésion sociale » .

La Cfdt prend acte que les résultats de l’entreprise sont largement suffisants pour lui permettre d’aider les salaires à compenser l’inflation.

 A l’issue de la négociation du projet d’accord national interprofessionnel (ANI) sur le partage de la valeur, le patronat a notamment accepté d’intégrer de nouvelles obligations pour les entreprises en cas de bénéfices importants ou de résultats exceptionnels. A Michelin de se saisir de toutes les opportunités : dividende salariés, supplément d’intéressement, actions gratuites, abondement exceptionnel PEE, accessoires de salaires … le choix est large.

La Cfdt s’engage à profiter de la clause de revoyure promise par l’entreprise pour la ramener à la table des négociations : elle aura ainsi l’occasion de prouver que PEOPLE et PROFIT peuvent avoir le même poids dans les faits que dans les discours.

Laurent Bador, Délégué syndical central

cfdtmichelin.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *