Aidants mais pas sans aide
Le 6 octobre, journée nationale des aidants depuis 2010, est dédiée à la l’accompagnement mais aussi à la reconnaissance des familles, amis, voisins qui sont les soutiens trop souvent invisibles des personnes âgées, malades ou en situation de handicap.
Aujourd’hui, un tiers des Français est directement ou indirectement concerné par cette réalité, un chiffre en progression. Pourtant, les conséquences de cet engagement sont moins connues : aider un proche dans les gestes du quotidien, assurer ses soins, impacte fortement la sante des aidants.
Sur le plan mental, 31 % des aidants négligent leur propre sante et sont sujets à du stress, des troubles du sommeil ou des douleurs physiques. Entre 40 et 70% des aidants développent des symptômes dépressifs, Allant jusqu’à une dépression sévère pour 25 à 50% d’entre eux. Physiquement, ils sont deux fois plus exposés aux cardiopathies, cancers, diabète et arthrose que les non-aidants. Une réalité alarmante puisqu’aujourd’hui 60% des aidants sont exposes a un risque de surmortalité dans les trois ans suivant le début de la maladie de leur proche.
Si leur vie professionnelle est perçue comme un ancrage social nécessaire, elle s’en trouve bien souvent freinée en termes de promotion, de formation et de reconversion. Si presque 50% des aidants ont dû renoncer à une opportunité de carrière, près de 40% craignent de perdre leur emploi, chiffre encore plus élevé chez ceux qui sont parents.
La Cfdt revendique une reconnaissance pleine et entière du statut de travailleur aidant et sa prise en compte dans le parcours professionnel.
Des droits ont été obtenus avec les conges proche aidant, les renforcements et la diversification des solutions de répit ou encore l’intégration de la sante des aidants par les médecins. Cependant de nouveaux droits restent à obtenir, par la législation ou par la négociation d’accords de branche ou d’entreprise : l’assouplissement des délais de prévenance pour permettre des absences inopinées, l’aménagement du temps de travail, les dons de jours entre salariés, l’accompagnement psychologique et administratif renforcé des aidants…
Pour la Cfdt, il ne s’agit pas uniquement de valoriser les aidants ; elle réaffirme son engagement pour une société plus juste, plus solidaire, qui protège celles et ceux qui prennent soin des autres.
FCE-Cfdt Syndicalisme Hebdo 1132, 1er octobre 2025