Attention au départ sans retour

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La diversification des activités du Groupe Michelin offre des opportunités de carrière, d’expériences professionnelles, néanmoins toutes les entités ne sont pas dans le même cadre juridique et le retour à la MFPM n’est pas garanti. Soyez vigilant aux termes du contrat proposé. 

L’entreprise mène une politique de développement d’activités sur plusieurs formes, en interne avec le Michelin Innovation lab (ou MIL), en externe par la filialisation dans des structures comme Aranéa, Watèa… que Michelin possède seule ou en Joint-Venture, ou par l’achat de sociétés existantes Fenner, Camso… Michelin propose également encore des contrats d’expatriation. Toutes ces opportunités d’évoluer, de changer de contexte sont intéressantes mais toutes ne comportent pas les mêmes risques qu’il est bon de connaître avant de les saisir.  

En effet, un contrat d’expatriation implique que le salarié retrouve un poste à son retour « compatible avec l’importance de ses précédentes fonctions ». C’est plus ou moins facile, selon le contexte (plan social en cours ou conjoncture favorable) mais c’est une obligation légale (A. L1231-5 du code du travail).  

Pour le MIL, sauf si l’activité est filialisée l’activité, le contrat avec la MFPM est toujours valable. Le risque est proche de celui d’un changement de poste.

Le transfert vers une filiale est lui beaucoup plus risqué. Sauf à avoir une mention de réintégration dans l’accord tripartite, le retour n’est pas du tout assuré. L’accès à Intouch dans  les filiales n’existent pas et il n’est donc pas aisé de postuler. Michelin est d’ailleurs très clair sur le sujet dans sa communication avec les partenaires sociaux : il n’est pas question d’assurer un retour de l’ensemble des salariés tentés par l’aventure.

Certaines structures, pressenties avec un rendement modéré et peu d’intérêt stratégique, semblent d’ailleurs destinées à entre vendues. Il est valorisant de développer le tissu industriel autour des sites mais pas forcément pertinent d’être propriétaire. Sauf à avoir un bon réseau et être perçu comme un cadre majeur de l’entreprise, partir dans ces filiales, c’est partir sans certitude de retour. De plus, l’entreprise n’accorde aucune aide de type mobilité externe an cas de mutation dans une de ses filiales.

Voici donc quelques conseils : Négociez la compensation de tous les avantages sociaux : Cesu, perco, CSE…  Exigez la convention tripartite avant d’accepter quoi que ce soit. Les modèles de ces documents existent, ils doivent vous être remis au plus tôt. Soyez clair dans le niveau de risque que vous acceptez, faites des synthèses écrites de vos rendez-vous qui mentionnent vos demandes. Partagez les avec vos interlocuteurs. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, ne vous fiez pas à des engagements moraux… les interlocuteurs seront partis quand il faudra les honorer. Et n’hésitez pas à demander les conseils d’un représentant du personnel Cfdt.

Chris Boyer, élu CSE

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