RCC, les risques dénoncés par la Cfdt se concrétisent

|

Un des défauts, dénoncés par la CFdt, du plan de restructuration dit « simply », est l’absence de ressources dédiées et supplémentaires pour aider les équipes qui gèrent déjà la marche courante à gérer le changement. Le projet « simply » de ce point de vue relève d’une prise de risque exagérée, notamment pour la santé des salariés, que les très bons résultats financiers de l’entreprise ne justifient absolument pas.

En toute logique, on simplifie d’abord les modes de fonctionnement et ensuite on peut redimensionner les équipes en fonction des gains obtenus. Avec « Simply » la méthode est inversée, on donne l’objectif de gain, on diminue la taille de l’équipe, on délocalise ou on sous-traite tout ou partie des activités et ensuite advienne que pourra… dans un étonnant sens des responsabilités.

Nous faisions déjà état dans notre article du 20/01 (Objectif 2050 et réalité constatée) des premières incohérences : un salarié dressait la très longue liste des écarts entre la réduction des moyens induite par « Simply » et les « Dreams » (les utopies idéologiques ?) parsemant la communication de l’entreprise.

Mais cela continue : selon nos informations, une réduction du nombre de managers techniques, dans un contexte social déjà compliqué, a été récemment opérée dans un service de Clermont-Ferrand, sans attendre que les experts, qui devaient reprendre la partie technique du management, ne soient opérationnels – car il faut du temps pour former un expert. Cela ajouté à d’autres points, a créé d’autres problèmes en cascade… faisant, hélas, augmenter les visites à l’infirmerie…

Pour la Cfdt, ces situations sont inacceptables. L’entreprise doit étoffer ses plans d’action après les études risques psycho-sociaux (RPS) préventifs et agir avant que quiconque n’ait recours à la médecine du travail. Elle doit retarder les restructurations si nécessaire et fournir l’aide appropriée à la gestion du changement comme au maintien de la marche courante.

La Cfdt peut admettre que des RPS puissent advenir dans des conditions difficilement prévisibles : problème d’une mauvaise adéquation entre une organisation, des conjonctures locales, des pics de charges de travail, des personnalités déstabilisées par un contexte auxquels elles n’ont pas été préparés… mais il n’est pas acceptable que ces situations soient générées par un changement impulsé impliquant des problèmes prévisibles.

Rappelons tout de même qu’étonnamment, le service où la RCC se déroule le mieux à Clermont, est dans le service où les managers avaient anticipé un besoin de simplifications des processus 18 mois avant le projet « Simply ». Il n’y a pas de secret à la réussite, simplement du bon sens et de l’organisation et du travail. Il est vain de vouloir compenser l’absence de bon sens et la désorganisation par des surcharges de travail.

Le bon sens doit émerger du dialogue social, la Cfdt remonte les risques et fait une analyse critique et constructive des ambitions de l’entreprise sans l’esprit de cour qui règne parfois dans les instances décisionnelles. L’entreprise se doit d’être à l’écoute et d’agir. N’oublions pas que concernant la santé des salariés, sa responsabilité est engagée.

Chris Boyer et Christophe Le-Roux, élus au CSE de Clermont-Ferrand

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *