Michelin : Le chiffre d’affaire se dégonfle lentement…les résultats tiennent toujours la route !
Le Groupe annonce un Résultat Opérationnel des Secteurs, certes inférieur à la prévision antérieure, mais qui pourrait atteindre 3 Mds€ ! Le discours en interne est beaucoup plus morose, comme s'il fallait préparer tout le monde à une rémunération atone. Ce serait un mauvais calcul, dommageable pour l'engagement des salariés.
Michelin a une solidité financière et des résultats économiques que beaucoup envieraient, surtout dans un secteur industriel caractérisé par des investissement lourds et de longue durée. Michelin n’est pas un GAFA qui fabrique et revend des informations virtuelles, notre entreprise opère dans dans le réel, dans le durable, dans le consommable …
Le Groupe va donc pouvoir rémunérer ses actionnaires, ce que nous ne contestons pas. Mais il se doit de reconnaitre aussi la valeur et le travail de ses salariés. Lancer un nouveau programme de rachats d’actions, pour un montant de 400 M€, pour les détruire à seule fin de maintenir le cours de l’action est tout simplement spéculatif. Cela ne sert en aucun cas l’amélioration du quotidien des salariés ni une ambition industrielle.
Quand le chiffre d’affaires baisse continûment – encore – 4,4 % sur 9 mois par rapport à la même période en 2024 – cela se ressent dans nos ateliers où le niveau de production est au plus bas..et le moral aussi. Toutes les activités tertiaires en subissent aussi les conséquences; il faut faire toujours plus, plus vite, avec moins d’effectifs, moins de budgets de fonctionnements. On peut se rassurer en se disant que le taux d’engagement global ne recule que de – 0,3 point par rapport à l’an dernier. Mais le thème « reconnaissance & récompense » est moins glorieux (67 % de satisfaits , -1 point vs 2024).
La Cfdt veut bien partager l’optimisme de la Direction et croire à des rebonds d’activités d’ici la fin des années 2020. La situation difficile que nous vivons doit quand même nous nous amener à revoir notre façon de faire industrielle, en s’affranchissant de la polarisation sur le seul coût de revient , insuffisant pour déterminer l’usine de l’avenir.
Il est aussi absolument vital d'assurer des conditions de rémunérations 2026 justes et équitables. Une augmentation générale pour ne pas revivre le psychodrame de cette année et une rémunération variable qui récompense a minima les efforts fournis par les salariés. Et a terme une progressivité raisonnable de cette rémunération variable selon le NRI.
Laurent Bador, délégué syndical central Cfdt Michelin
