Intelligence artificielle : menace ou opportunité pour l’emploi ?
L’intelligence artificielle (IA) fait irruption dans de nombreux domaines d’activités et suscite à la fois la crainte qu’elle ne remplace massivement des travailleurs humains mais aussi l’espoir d’amélioration des conditions de travail voire de création de nouveaux métiers.
Selon une étude récente de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) (1), ce sont les emplois basés sur des compétences cognitives de base, tels que les emplois de bureau ou l’analyse de données de base, qui sont les plus exposées à l’arrivée de l’IA. Les systèmes intelligents peuvent analyser et interpréter de grandes quantités de données en un temps record, supplantant ainsi les capacités humaines. L’avènement des robots et de l’automatisation menace aussi de nombreuses activités manuelles et routinières : 5,5 % des emplois dans les pays occidentaux pourraient être impactés.
Des raisons d’espérer
L’OIT reste optimiste « la première conséquence de cette nouvelle technologie ne se traduira probablement pas par la destruction d’emplois, mais plutôt par des changements potentiels dans la qualité des emplois, notamment l’intensité du travail et l’autonomie ». L’AI peut créer de nouveaux emplois spécialisés dans le développement et la maintenance des systèmes d’IA. De nouvelles opportunités s’ouvrent également dans les secteurs de la santé, de la finance et de la logistique. Le Forum économique mondial estime d’ailleurs que, d’ici 2025, même si l’IA devrait remplacer quelque 85 millions d’emplois, elle permettrait la création de 97 millions de nouveaux emplois.
Un rapport du cabinet McKinsey met toutefois en lumière un autre enjeu : celui de la diversité. Les femmes n’occuperaient actuellement qu’un tiers des emplois de l’industrie de l’IA.
Un défi collectif
Il est donc crucial d’anticiper et de soutenir les mutations plutôt que de tenter de réagir quand on sera déjà en plein changement. Un équilibre est possible entre l’adoption de l’IA pour améliorer l’efficacité et productivité et la préservation des emplois. Cela passe par des programmes de proimotion, de formation, d’adaptation et de reconversion.
Les partenaires sociaux ont un rôle à jouer dans cette mutation technologique et la Cfdt l’a bien compris et s’y prépare. Pour preuve ses propositions dans la négociation GEPP en cours chez Michelin (2). Comme le conclut le rapport de l’OIT « les résultats de la transition technologique ne sont pas prédéterminés. Ce sont les êtres humains qui sont à l’origine de la décision d’incorporer ces technologies et ce sont eux qui doivent guider le processus de transition ».
Christophe Le Roux Elu CSE Clermont / CSEC
1 https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_890746/lang–fr/index.htm
2 https://drive.google.com/file/d/1ok58aM4mO0-BOUw-jhSagLoah-gih5ey/view