Face au reproche « Doit apprendre à s’organiser/déléguer », que faire ?

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Quel élu n’a pas entendu plusieurs fois des salariés se plaindre d’avoir en même temps :

· Une accusation d’incompétence : « tu ne sais pas t’organiser/déléguer ». Et sans que cela ne soit toujours justifié.

· Une surcharge de travail

Cette situation provoque souvent de l’incompréhension, de la colère, de la perte de confiance en soi… et surtout aboutit au fait que le salarié ne se plaindra plus de sa surcharge puisque qu’elle est considérée comme de sa faute…Cette situation est d’autant plus à éviter qu’elle est dangereuse pour la santé.

Bien sûr les difficultés d’organisation, de délégation existent mais même quand la remarque est justifiée, il est rare que le constat soit accompagné d’exemples permettant au salarié de progresser, or apprendre à s’organiser ou à déléguer ne se décrète pas, il faut bien souvent un accompagnement.

D’autant qu’une surcharge de travail avec des sollicitations multiples et des délais tendus, peut dégrader l’efficacité d’un salarié. Et c’est encore plus vrai si ce type de contexte s’ancre dans la durée, et use l’individu. Faire le bon diagnostic est donc très important.

Alors si on vous remonte dans un échange ou un FFB (Frequent Feed Back ou entretien individuel) « doit apprendre à s’organiser / déléguer » que faire ?

Sur la base des expériences de ses militants et adhérents, voilà ce que la Cfdt vous conseille :

Tout d’abord, pour comprendre ce constat remonté, demandez (exigez !) des exemples et des voies de progrès

– Doit apprendre à s’organiser : demandez dans quels cas vous avez manqué d’organisation, comment vous pourriez mieux faire ? (Soit le manager a une réponse soit il peut s’appuyer sur un référent de votre métier qui pourra donner une réponse)

– Doit apprendre à déléguer : demandez quels types de tâches vous auriez pu déléguer, à qui et si la / les personnes concernées sont d’accord sur le principe ou ont une charge de travail qui permet d’absorber les tâches délégables.

Ensuite, 2 possibilités :

– Soit le constat est justifié et prenez-le de manière constructive cela va vous permettre de progresser (avec accompagnement bien sûr)

– Soit le constat ne l’est pas, et ne tombez pas dans le piège de vous faire reprocher une surcharge que votre manager ne sait pas réguler. Demander des exemples précis (donc des faits) sur les faits constatés et vos moyens de faire différemment. C’est une bonne base d’échange pour réorienter la discussion sur la réalité de votre surcharge.

N’oubliez pas non plus si aucun exemple ou moyen de progresser n’est inscrit dans le FFB que vous avez un droit de réponse dans le FFB. Par exemple, vous pouvez écrire « je suis ouvert aux voies de progrès mais en l’absence d’exemples clairs sur le constat remonté d’un besoin d’apprendre à s’organiser/déléguer ou de moyens de le faire, j’estime qu’actuellement ma surcharge est principalement liée à un surplus d’activité par rapport à ce qui peut être absorbé par la fonction que j’occupe ».

Notre conseil ne serait pas complet s’il oubliait les managers dont la tâche n’est pas des plus simples : avant de remonter ce type de constat, posez-vous la question de la réalité de celui-ci (en suivant les points ci-dessous avec des exemples précis). Il est possible que même inconsciemment vous reprochiez à votre équipier un manque d’organisation / une incapacité à déléguer car vous n’avez plus aucun levier pour travailler sur cette surcharge. Il vaut bien souvent mieux reconnaître qu’il y a une situation anormale de charge pour laquelle à l’instant présent, vous n’avez pas d’autre levier, que de saboter la confiance en soi et en vous de votre équipier. Evidemment cela veut quand même dire qu’il faut que vous travailliez à résoudre la situation au plus vite… Vous devez dans ce cas vous tournez vous aussi vers votre manager ou instances en capacité d’arbitrer. Ne restez pas seul face à cette difficulté, si vous en arrivez à cette situation, c’est souvent que les solutions ne sont pas évidentes.

Quel que soit votre rôle et quelle que soit votre difficulté, n’oubliez pas que votre syndicat Cfdt est là, par l’intermédiaire de son réseau d’élus et d’adhérents pour vous écouter et trouver des solutions. Parler permet de prendre du recul, et à plusieurs, il est plus facile d’élaborer des stratégies pour sortir de situations difficiles.

Une adhérente Cfdt/Chris Boyer élu CSE de Clermont

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