Violences faites aux femmes : il faut des actes et des moyens aussi dans le monde du travail

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A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre, la Cfdt rappelle une réalité alarmante : les violences sexistes et sexuelles au travail touchent toutes les professions et restent trop souvent impunies. Il est urgent de passer des paroles aux actes.

Une réalité massive et silencieuse

Les violences faites aux femmes au travail sont loin d’être marginales. Elles concernent tous les secteurs, privé comme public, et toutes les catégories socioprofessionnelles. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 9 % des viols ou tentatives de viols ont lieu sur le lieu de travail ;
  • 30 % des salariées ont déjà été harcelées ou agressées sexuellement ;
  • 70 % des victimes n’en parlent jamais à leur employeur.

Et pour celles qui osent dénoncer, la double peine est fréquente : 40 % estiment que la situation s’est réglée en leur défaveur, par une mobilité forcée ou un licenciement.

Des obligations ignorées et des moyens insuffisants

Trop d’employeurs ne respectent pas leurs obligations en matière de prévention et de protection des victimes. Les budgets alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes restent dérisoires : 171,6 millions d’euros dépensés, contre 3,1 milliards estimés nécessaires par la Fondation des femmes.

La cfdt souhaitent que des mesures concrètes soient rapidement mise en œuvre. Les propositions suivantes restent prioritaires :

  • Sanctions dissuasives pour les entreprises sans plan de prévention ni dispositif de signalement.
  • Droits renforcés pour les victimes : absences rémunérées, interdiction de licenciement, mobilité facilitée, suppression des jours de carence.
  • Formation obligatoire des RH, managers et représentants du personnel sur la prévention des violences sexistes et sexuelles.
  • Campagnes annuelles de sensibilisation sur le temps de travail pour tous les salariés.
  • Dispositifs spécifiques pour publics vulnérables (jeunes, précaires, LGBTQI+, travailleuses de nuit).
  • Accès garanti aux soins : remboursement à 100 % des consultations en psycho-traumatologie.
  • Mise en œuvre du programme EVARS * dans les écoles pour prévenir dès le plus jeune âge.
  • Baromètre annuel sous l’égide du Haut Conseil à l’Égalité pour mesurer le ressenti des travailleuses.
  • Renforcement des moyens pour les référents harcèlement et élus VDHA (temps, formation, prérogatives).

Les violences sexistes et sexuelles au travail ne sont pas une fatalité. Transformer le travail, c’est transformer la société. Cela exige des moyens, des sanctions et une volonté politique forte pour que chaque lieu de travail devienne un espace sûr et respectueux.

* Les espaces vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) ont pour mission d’informer, et de contribuer au renforcement de l’estime de soi et au respect de l’autre.

Les élus Cfdt

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