APC : un dispositif controversé mais intéressant dans le cas de Michelin Troyes

|

APC : un dispositif controversé mais intéressant dans le cas de Michelin Troyes

Les accords de performance collective (APC) sont souvent perçus comme un dispositif qui fragilise les droits individuels et peut générer tensions sociales à cause d’impacts négatifs sur les salariés. Souvent associé à la sortie de crise du covid, il a pourtant été nécessaire et utile dans de nombreuses situations pour sauvegarder les emplois.

 

En effet, ce dispositif permet avant toute chose « d’adapter l’entreprise aux évolutions du marché » tout en préservant l’emploi. Un APC peut agir sur 3 dimensions :

  • Aménagement de la durée du travail
  • Aménagement de la rémunération
  • Détermination des conditions de mobilité professionnelle ou géographique au sein de l’entreprise.

Dans le cas de l’APC signé à Troyes, il s’agissait d’adapter sa structure vers une organisation de production uniquement en semaine afin de devenir plus compétitif et agile face à la variabilité des volumes de production. En effet, dans un contexte économique très perturbé, le marché des pneus agricoles traverse une période de transformation, marquée par une baisse importante et durable de la production.

Evidement comme tout accord, il ne peut contenter tout le monde. Mais il offre à chacun une opportunité individuelle dans l’intérêt du projet collectif.

Le bilan à Troyes…

Signé le 25 juin dernier, l’accord de performance collective (APC) a marqué une étape importante pour notre site. Cet accord concerne 142 personnes éligibles et vise à adapter l’organisation du travail aux nouveaux enjeux économiques et structurels. Comme souvent lors d’un changement, les réactions ont été partagées.   Certains ont vu une belle opportunité alors que d’autres ont eu des inquiétudes légitimes face à cette nouvelle organisation. Mais dans l’ensemble, l’intégration des salariés issus des EFS s’est globalement bien déroulé et les équipes ont su s’adapter à cette nouvelle configuration.

Le tableau ci-dessous synthétise la situation à Troyes concernant les 142 salariés au 23/09/2025.

*CMV= Congé Mobilité Volontaire

Remarque : dans cet accord, il a été négocié la possibilité pour les salariés signataires de l’APC de modifier leur choix, ce qui pourra impacter le nombre de départs final d’ici le 31mars 2026.

A noter aussi qu’une commission de suivi a été mise en place :

  • Première réunion en janvier 2026 nous permettant ainsi d’avoir la vision sur le 1er trimestre suivant le nouvel aménagement
  • Seconde réunion fin avril 2026 nous permettant ainsi d’avoir la vision exhaustive sur les « droits à l’erreur » activés (puisque date limite = 31 mars 2026)

Dans le cas particulier de Troyes, les APC ont bien permis la sauvegarde d’emplois, ceci grâce à une réelle négociation entre la direction et les OS. (Accord signé par CFDT, CFECGC et FO). La CFDT sera attentive et restera pleinement mobilisée dans le suivi de la mise en œuvre de cet accord.

Christophe BEAU, Délégué Syndical & Jean-Pierre MENDES, élu CSE Troyes

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *