Partager le travail grâce au Job sharing
Le Job Sharing : et si partager son poste était la clé d’un meilleur équilibre et d’une performance renforcée ? Le Job sharing, ou partage de poste, s’impose comme une réponse innovante aux enjeux de conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle, tout en stimulant l’intelligence collective.
Dans un monde professionnel en pleine mutation, où les aspirations individuelles évoluent vers plus de flexibilité, de sens et de bien-être, les entreprises doivent repenser leurs modèles d’organisation. Le Job Sharing consiste à partager un poste à temps plein entre deux personnes. Les tâches sont interdépendantes et la responsabilité est commune, ce qui permet une continuité dans l’activité tout en offrant une flexibilité précieuse aux salariés.
- Comment le mettre en place ?
La mise en œuvre du Job Sharing repose sur quelques étapes essentielles : il faut d’abord identifier les postes compatibles avec ce mode de fonctionnement, puis former des binômes volontaires et complémentaires. Une répartition claire des tâches et des responsabilités est indispensable, tout comme l’utilisation d’outils partagés pour assurer la coordination.
Si vous pensez que votre emploi peut être concerné par du jobSharing, il faut en parler à votre PDP afin d’être accompagnés dans la mise en œuvre
- Quels bénéfices pour l’entreprise et les salariés ?
Pour l’entreprise, le Job Sharing représente une opportunité stratégique. Il permet d’attirer et de fidéliser des talents en répondant à leurs attentes en matière de flexibilité. En associant deux profils complémentaires, il enrichit les compétences disponibles et stimule la créativité. Ce modèle assure également une meilleure continuité du service en cas d’absence, tout en facilitant la transmission des savoirs, notamment dans les binômes intergénérationnels. Chez Michelin il a été calculé que l’investissement réalisé la 1ère année est amorti dès la 2ème année (rémunération et équipement compris).Une augmentation de la productivité de 20% a été mis en évidence ainsi qu’une réduction du turn over.
Du côté des salariés, les avantages sont tout aussi significatifs. Le Job Sharing leur offre un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, tout en leur permettant d’accéder à des postes à responsabilité. Il favorise le développement professionnel par l’apprentissage mutuel et la montée en compétences. En partageant les responsabilités, la charge mentale est allégée, ce qui réduit le stress. Ce dispositif est également idéal pour faciliter un retour à l’emploi après une pause, et s’adapte à une grande diversité de profils : parents, aidants, seniors, entrepreneurs, personnes en situation de handicap… Enfin, il renforce l’autonomie tout en valorisant le travail collaboratif.
Le Job Sharing est donc bien plus qu’un simple aménagement du temps de travail : c’est une approche collaborative qui répond aux enjeux de performance durable, de qualité de vie au travail et de diversité des parcours professionnels. En misant sur l’intelligence collective, les entreprises créent un environnement plus souple, plus humain et plus innovant.
La CFDT salue les premières expérimentations menées chez Michelin, mais estime qu’il est temps d’aller plus loin. Elle appelle l’entreprise à faire du Job Sharing un véritable levier, en l’intégrant par exemple dans la Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels (GEPP). Un engagement plus fort de la direction permettrait de pérenniser cette dynamique et d’en faire un outil de transformation sociale et organisationnelle.
Cécile Tisserand, élue CSE Clermont et CSE Central