Une dissonance anxiogène entre les communications internes et externes de Michelin

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Depuis la publication des résultats semestriels au mois de juillet et encore récemment en septembre, Michelin a toujours maintenu ses ambitions financières pour l’année 2025. Mais en parallèle, l’entreprise réduit l’activité des usines, délocalise des emplois tertiaires en Pologne et en Roumanie, stoppe des recrutements, annule des formations, stoppe des projets … avec un argument en interne : les ventes sont catastrophiques !

Si la situation est si inquiétante, pourquoi n’avoir pas révisé à mi-année les objectifs sachant que la confiance des investisseurs dans la parole de l’entreprise est essentielle?

A contrario, les annulations de déplacements, de formations en présentiel, le gel des embauches, les moindres augmentations… sont des actions court terme pour préserver les résultats financiers de l’année en cours. C’est efficace depuis quelques années mais ce sont les salariés qui en subissent les conséquences.

La Cfdt ne soutient pas cette politique de court terme qui privilégie les résultats et les dividendes au détriment des compétences des salariés, de leurs charges de travail et donc de leurs conditions de travail. Les restrictions budgétaires récurrentes traduisent le fait que l’entreprise est en réalité dans une situation délicate sur certains segments qui deviennent moins rentables et que les volumes ne cessent de baisser…

Il conviendrait qu’en interne, le management ait un langage mesuré et en adéquation avec la situation réelle. Certes en prenant bien garde de ne pas générer de peur ou d’anxiété inutile, les actualités déversant suffisamment d’informations effrayantes comme cela. Mais les salariés Michelin sont des salariés particulièrement engagés qui méritent un langage clair, cohérent. L’entreprise y gagnerait en cohérence et en engagement pour l’avenir.

Chris Boyer, élu CSE

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