La section syndicale, un lieu de sociabilité

Nous reprenons un article (1) de Marylise Léon, secrétaire générale de la Cfdt. Ca se passe comme ça aussi à la Cfdt Michelin !

Ilyes Bensaada est responsable de la section syndicale Cfdt de La Poste du Val-de-Marne. Initialement manager à La Poste, il anime aujourd’hui ce collectif de 500 adhérentes et adhérents Cfdt.

 

L’écoute et la considération, c’est la source du syndicalisme Cfdt.

Chaque jour, avec son équipe de représentants de proximité, ils s’organisent pour rencontrer et discuter avec les travailleurs de La Poste sur leurs lieux de travail. Créteil, Bonneuil-sur-Marne, Vincennes, Saint-Mandé… C’est un énorme travail d’écoute, avec des réalités très différentes. « Parfois, il s’agit juste d’écouter nos collègues et on sent que, rien que ça, ça leur fait du bien », relèvent régulièrement les militants Cfdt. 

Sans la section syndicale quelles sont les chances pour que ces personnes se rencontrent ?

Ces 60 représentants de proximité, à l’image des 500 adhérents qu’ils représentent, viennent des différents champs professionnels de La Poste. Il y a des facteurs, des guichetiers, des managers, des membres du service RH ou du service communication. Il y a des chargés de clientèle et des conseillers bancaires… Toutes ces personnes ont des parcours professionnels variés, plus ou moins de diplômes, mais ils et elles se retrouvent d’égal à égal pour parler de leur travail et de la manière de l’améliorer. À part les associations sportives ou artistiques, peu d’endroits permettent encore cette mixité sociale. « La section syndicale, c’est l’antithèse d’un algorithme », disait un militant Cfdt. On y rencontre des gens d’horizons variés, d’origine sociale différente, de statut différent, de nationalité différente. Rien à voir avec l’entre-soi des réseaux sociaux. La section syndicale, c’est un lien fort avec le travail, mais c’est aussi une ouverture sur le monde et les sujets qui le traversent.

Il n’y a pas de sujet tabou à la Cfdt.

Dans ces réunions, les discussions dépassent bien souvent le sujet du travail. C’est lors des pauses café ou des temps conviviaux de fin de réunion que les langues se délient. Aujourd’hui, le conflit Israël-Hamas occupe les esprits. Parfois, ce sont ces canicules qui rendent la vie plus difficile. D’autres fois, ce sont des élections, régionales ou municipales, qui créent le débat. Les sections syndicales sont des lieux d’expression et d’interrogation collectives. Chacune et chacun peut s’exprimer, mais dans le respect des autres. « Dans le respect de nos valeurs CFDT– solidarité, égalité, émancipation, démocratie » : Ilyes y veille, ce point n’est pas négociable. « C’est ce qui permet de continuer à se parler. »La section syndicale, c’est un formidable lieu de sociabilité et c’est aussi un lieu de démocratie précieux. Tout concourt à penser que les personnes engagées dans des organisations collectives ont plus tendance à voter que le reste de la population.
Ilyes fait ensuite le lien avec d’autres responsables CFDT de son champ professionnel et d’autres secteurs dans sa région. Ensemble, ils construisent des revendications communes et des ponts entre tous ces travailleurs

La Cfdt compte plus de 10 000 sections syndicales, 10 000 collectifs qui fédèrent plus de 610 000 adhérents. Ces sections syndicales sont des lieux du vivre-ensemble. Ce sont des lieux d’écoute et d’espoir. Ce sont des lieux de rencontre et de débat. Ce sont des lieux d’inventivité et de solidarité. Des lieux de sociabilité qui font notre société.

(1) Essai « Quels avenir pour les sociabilités » chez Fondation Jean Jaurès Editions

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