Fin programmée de la présence Michelin à Poitiers
Ces derniers jours les élus des instances CSE Clermont et CSE Central ont eu à se prononcer sur le transfert des activités de Poitiers vers d’autres implantations du Groupe, d’ici mars 2023 :
- La production des ensembles montés Poids Lourd et Métro sera relocalisée à Bourges, dans des locaux de l’usine Avion.
- Le magasinage centralisé pour l’Europe de pneus Poids Lourd destinés au marché de fabricants de remorque sera dispatché sur les magasins locaux, Rouvignies pour la France
Depuis la fermeture de l’usine de La Roche, la Cfdt s’attendait à une telle décision, tant les coûts de structure de l’activité logistique de Poitiers étaient sensibles à la perte du magasin d’usine de la Roche. Nous nous en étions d’ailleurs ouverts à la direction de l’entreprise à l’époque.
Pour analyser plus en profondeur le projet de transfert des ensembles montés, les instances ont mandaté une expertise à la Société SECAFI. Son rapport montre que, dans un contexte de baisse continue mais pas d’effondrement des volumes produits, il s’agit davantage pour Michelin de rationaliser les flux logistiques, d’optimiser les activités supports que de réaliser des économies vitales à la sauvegarde de la compétitivité.
En effet, le coût de montage est bien largement déficitaire mais la vente des ensembles montés reste globalement rentable pour l’entreprise.
Dès lors c’est vraisemblablement dans une perspective plus long terme de simplification à l’échelle européenne que s’inscrit ce projet.
La Cfdt a apprécié la décision, importante, de l’entreprise de maintenir cette activité en France, au sein de la Manufacture, alors qu’elle aurait pu, comme elle l’avait envisagé, la délocaliser, la sous-traiter voire purement et simplement l’abandonner.
Nous n’avons cependant pas voté pour ce projet mais nous nous sommes abstenus pour deux raisons importantes.
La première est relative bien sûr aux salariés de Poitiers, qui tous ne pourront pas suivre leurs postes transférés à Bourges, en raison de leur situation personnelle ou familiale.
Certes les options proposées par l’entreprise sont dignes d’intérêt :
- Des aides à la mobilité interne, avec un minimum de 40 000€, et des services au salarié et sa famille financés par l’entreprise
- Des mesures de pré-retraite, mais qui toucheraient peu de personnes
- Un dispositif d’accompagnement à la mobilité externe, identique à celui mis en place pour La Roche, avec un minimum de 40 000€ en plus de l’indemnité conventionnelle, et des aides à la formation et la création d’entreprise
Mais la Cfdt a insisté sur l’accompagnement des salariés, au-delà des mesures financières, pour que chacun puisse bénéficier de conseils et de support psychologique adaptés.
La deuxième concerne le recrutement éventuel de salariés sur Bourges, un bassin d’emploi sous tension ainsi que leur montée en compétence : cela devra être anticipé et préparé de telle sorte que la continuité de l’activité puisse être assurée.
La Cfdt, consciente de la tragédie que peut représenter le dernier acte de la présence Michelin sur le site de Poitiers – 16 ans après la fermeture du site de production – sera extrêmement attentive à ce que personne ne soit laissé pour compte
Nous sommes à l’écoute des salariés de Poitiers pour leur apporter tout le soutien et l’aide dont ils pourraient avoir besoin.
Christophe Le Roux
Elu CSE Clermont & CSEC