Coopération entre organisations syndicales : ça marche au niveau européen

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Au sein du Comité d’Entreprise Européen Michelin, il est courant de voir les représentants des salariés des différents pays travailler ensemble, sans distinction de syndicat d’origine. Alors pourquoi cela ne serait-il pas possible en France et surtout à Clermont ?

Nous sommes le 24 janvier 2024. Tous les membres du bureau élargi du comité européen Michelin sont réunis à Paris. L’émotion est palpable. Les discussions portent  sur les fermetures des usines de Karlsruhe et de Trèves, et la réorganisation de celle de Homburg. 1 500 suppressions de postes. Autour de Jérôme Hassler, le délégué de la Michelin ReifenWerke, tout le monde fait bloc pour une déclaration commune.

Cette osmose n’est pas seulement l’expression des circonstances. Elle puise ses racines dans une confiance établie au fil de nos réunions bimestrielles. Nous avons appris à nous connaitre et savons laisser de côté nos différences de positionnements syndicaux.
En 3 ans, nous avons construit et déployé une structure complète de coopération : outils, formations, modes de travail participatifs. Pas une mince affaire pour être efficace à 32 membres parlant 14 langues différentes !

A partir de là, nous avons pu créer et faire vivre 3 groupes de travail sur des thèmes pan-européens :

  • Commerce
  • Industrie
  • Dialogue social

Cette année nous avons aussi initié un partage des résultats de chaque négociation
salariales. Avec à terme un enjeu d’équité entre les employés du Groupe à travers l’Europe.

Notre préoccupation majeure reste cependant la charge de nos usines et les conséquences pour les salariés. L’Allemagne n’est que le dernier épisode dramatique d’une longue série de fermetures en Europe : Fossano, Oranienburg, Ballymena, Dundee, La Roche…Nous avons ainsi interpellé notre président Florent Ménégaux pour clarifier les conséquences possibles des ambitions du Groupe à l’horizon 2030.

Appel au bon sens

L’intensité de notre moment de partage du 24 janvier m’a brusquement fait prendre conscience de la force de notre collectif.
Mais aussi de la nécessité de retrouver un espace de partage, en France et sur Clermont, entre les 4 organisations syndicales en présence.
Un débat est indispensable pour définir des stratégies coordonnées. Que ce soit face aux propositions de l’entreprise mais peut être encore plus pour porter des idées et des revendications communes dans l’intérêt des salariés.  

A la Cfdt nous ne désespérons pas de voir nos collègues revenir à la raison. La récente négociation salariale fructueuse a montré qu’une intersyndicale unie pouvait faire pencher la balance dans le bon sens. L’exemple européen et les enjeux sociaux vont forcément nous pousser à dépasser nos clivages pour nous concentrer sur l’essentiel : les salariés et l’avenir de notre Groupe. C’est la meilleure façon d’avancer ensemble.

Patrick Bernard , élu CSE Clermont, CSEC et CEEM

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