Pour une justice écologique

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Le mouvement des droits de la nature connaît aujourd’hui une expansion mondiale. La Cfdt a rencontré la présidente de l’association Wild Legal. Celle-ci nous invite à repenser le droit et à l’adapter afin de protéger le vivant, de sortir de la logique actuelle de prédation des richesses naturelles afin de protéger l’intégrité de ces milieux.

Ce mouvement a été initié notamment par le livre de Christopher Stone, « Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? » publié en 1972, et a trouvé un écho dans divers pays. L’objectif est de considérer la nature et tous ses êtres comme des sujets juridiques à part entière, plutôt que comme des objets ou des ressources. En 2008 l’Équateur a fait inscrire les droits de la Pachamama (Terre Mère) dans sa Constitution. La Bolivie, la Nouvelle-Zélande, l’Ouganda ou l’Espagne (avec la lagune Mar Menor) quant à eux, reconnaissent à l’échelon législatif des droits à la nature.

En France, ce mouvement s’est développé autour de la reconnaissance des droits des fleuves. Des initiatives sont en cours cors pour reconnaître les droits de la Seine, la Garonne et la Loire, en particulier face aux crises écologiques comme les sécheresses, qui affectent gravement les écosystèmes aquatiques.

De même la protection des océans était à l’honneur de la Conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc), qui s’est déroulée à Nice, début juin. Le traité des Nations unies pour la protection de la haute mer, signé en 2023, représente aussi une avancée. Toutefois tant qu’il n’y aura pas de changement fondamental dans la façon dont nous gérons la mer, toujours perçue uniquement comme un espace à exploiter, aucune réglementation ne sera réellement efficace.

« Le droit actuel échoue à ralentir l’effondrement du vivant ».

La Cfdt a rencontré Marine Calmet *, juriste de formation et présidente de l’association « Wild Legal ». Elle nous invite à réfléchir sur le droit tel que nous le connaissons. Le droit international n’impose des contraintes qu’à ceux qui choisissent de les accepter et reste inefficace à protéger le vivant. Le cadre juridique est davantage conçu pour répondre aux impératifs économiques et industriels que pour préserver l’intégrité des écosystèmes. Il est pensé en silos, les espèces d’un côté, les espaces de l’autre, et donc incapable de penser les interdépendances.

Un autre droit est-il possible ? un droit qui soit empreint d’une véritable éthique environnementale et qui se défasse de cette logique utilitariste ? C’est sur cette question que la cfdt et Wild legal réfléchissent ensemble. Car pour la Cfdt travailler avec tous des acteurs pouvant avoir un impact sur l’environnement et dans l’entreprise est une des clés vers la transition écologique juste.

Les élus Cfdt

*Retrouvez l’ensemble de cet entretien sur www.cfdt.fr /CFDT magazine N°515 juillet/aout 2025

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