Secouristes en santé mentale : qui sont-ils/elles ?

Dans un environnement professionnel de plus en plus exigeant, la santé mentale devient un enjeu central. Chez Michelin, la prévention passe aussi par des acteurs formés au plus près des équipes : les secouristes en santé mentale.

Dans toute entreprise, chez Michelin comme ailleurs, la charge de travail, les impératifs de production, les changements organisationnels ou la vie personnelle peuvent parfois générer stress ou souffrance psychique. Pourtant, ces difficultés restent souvent invisibles.

Selon l’INFIPP, centre de formation spécialisé en santé mentale, 1 personne sur 5 est concernée chaque année par des troubles psychiques, souvent sans le savoir. Or la santé mentale est une composante essentielle du bien-être global au travail.

Secouriste en santé mentale : un rôle d'écoute et d'orientation, pas de soin

Le secouriste en santé mentale est un volontaire formé pour détecter les premiers signes de mal-être psychologique chez ses collègues et savoir réagir de manière appropriée. À l’image du secouriste en premiers secours physiques, il ne remplace en aucun cas un professionnel de santé. Il n’a pas vocation à « diagnostiquer » ni à résoudre les problèmes. Sa mission est d’écouter avec empathie et bienveillance, rassurer, et orienter vers les dispositifs adaptés : service de santé au travail, médecins, psychologues ou dispositifs d’aide interne à l’entreprise.

Sa présence permet de dédramatiser les premiers signes de mal-être, et d’éviter que des situations n’empirent par manque de prise en charge. C’est aussi un moyen concret de renforcer la solidarité entre collègues, de briser les tabous et d’améliorer le climat de travail. Parler, écouter, prévenir : des gestes simples qui peuvent changer beaucoup de choses.

Comment devenir secouriste en santé mentale ?

La formation INFIPP, inspirée du modèle international « Mental Health First Aid », a pour objectif de donner aux secouristes, en deux jours, des outils pratiques pour repérer, écouter, soutenir et orienter.Elle permet d’acquérir des connaissances sur les troubles fréquents (stress, anxiété, dépression, addictions) et surtout des techniques concrètes d’écoute et de communication bienveillante. Elle repose sur cinq étapes simples (connues sous l’acronyme PSSPA : Protéger, Soutenir, Signaler, Proposer de l’aide professionnelle, Accompagner vers des solutions).

Chaque salarié peut décider de se former et devenir un acteur du bien-être collectif. Chez Michelin, c’est non seulement possible mais encouragé : voir en annexe les modules déjà disponibles dans Intouch.

Un outil de prévention et de bienveillance

L’outil A.E.R.E.R constitue le socle des interventions PSSM. Il est constitué de 5 niveaux:

  1. Approcher : en cas de signes de détresse, aller vers la personne afin d’évaluer le degré d’urgence et l’assister (en prenant soin de déterminer le bon lieu et le bon moment pour avoir une discussion) ;
  2. Écouter : offrir une écoute active, bienveillante et sans jugement pour permettre à la personne de s’exprimer (en posant des questions ouvertes, en reformulant, etc.) ;
  3. Réconforter : apporter du soutien moral et rassurer en instaurant un climat de confiance et en informant sur les solutions existantes et en donnant de l’espoir ;
  4. Encourager : inciter la personne à s’orienter vers des professionnels compétents pour l’aider à aller mieux
  5. Renseigner : poursuivre la démarche de soutien en informant sur les autres ressources d’accompagnement disponibles, que ce soit au sein de l’entreprise ou un tiers (numéros d’écoute, livres, sites, applications, etc.).

Avoir des secouristes identifiés et disponibles dans les équipes, c’est permettre aux collègues de trouver une écoute sans jugement, au bon moment, et favoriser une meilleure prévention des situations de crise.

Raphaël Roussy, éluc CSE Clermont et président MNPEM

ADRESSES UTILES

adresses santé mentale

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *