Proche aidant : une réalité sociale qu’il faut accompagner

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Le vieillissement de la population, la volonté de l’inclusion sociale des personnes handicapées a amené le législateur et les structures sociales à reconnaître une fonction sociale de proche aidant occupée par de nombreuses personnes. Si le phénomène est nommé, ses impacts étudiés, les prises en compte des difficultés et leur accompagnement sont souvent négligés. Pour la Cfdt, l’entreprise doit tenir compte de ce phénomène social dans l’ensemble des champs de la négociation.

De nombreux salariés sont des proches aidants sans le savoir. Un aidant familial ou proche aidant est une personne qui apporte une aide humaine à un proche (enfant, conjoint, parents, ami, colocataire) pour une partie ou la totalité des actes de la vie quotidienne de manière régulière et fréquente, et à titre non professionnel. Qu’une personne accompagne son enfant handicapé dans les nombreuses démarches de prises en charge médicales ou paramédicales ou gère les mises en place des interventions nécessaires pour le maintien à domicile de ses parents en perte d’autonomie, ces activités sont souvent chronophages. Elles sont  difficiles et doivent s’insérer dans les heures ouvrables, très souvent dans les interstices du temps de travail pour les salariés, sans pouvoir parfois s’extraire de ce rôle, ne serait-ce que quelques jours dans l’année.   

Les aidants familiaux sont ainsi souvent victimes d’une fatigue physique et psychique et d’une fragilisation sociale. Il faut également noter que en tant que travail gratuit et de soin, ce travail est très souvent effectué par des femmes. Non seulement cela augmente les inégalités de genre mais fragilise socialement davantage les familles monoparentales dont l’autorité est détenue par une femme.

 

Les apports limités de la loi

Si le législateur a conscience de l’aide nécessaire pour ces aidants familiaux, il reste souvent velléitaire. Ainsi conscient de l’impact du handicap sur les familles, la loi (2016) a prévu l’octroi de 2 jours de congés supplémentaires pour les parents d’enfants handicapés mais avec une limitation à 25 CA, ce qui rend la disposition uniquement applicable aux personnes ayant moins de 25 CA dans l’année à savoir les personnes changeant d’entreprise.

L’entreprise avec sa politique d’inclusion et de qualité de vie, apporte des aides (dons de jours pour enfants malades, aide de la Sohpem avec le CSE par exemple) mais dans les situations les plus critiques. Même si les mentalités évoluent en son sein, il manque une prise en compte systématique et ou globale, de cette situation et de ses enjeux. 

La Cfdt est consciente de ces besoins et propose dans les négociations des aménagements pour tenir compte de ces situations complexes que vivent les proches aidants. Une plus grande souplesse dans le télétravail avec des dérogations pour ces personnes, la possibilité de prendre les jours par demi-journée, l’application de la nouvelle organisation à la rentrée scolaire ou avec un délai d’adaptation.

Chris Boyer, élu CSE de Clermont-Ferrand

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