Michelin Industrie France 2030 : maintenir une base industrielle viable.

Le 26 juin 2025, la direction de Michelin a officiellement proposé la mise en place d’un groupe de travail baptisé « Michelin Industrie France 2030 », réunissant les organisations syndicales représentatives volontaires. L’objectif est de partager une vision commune de la situation de l’industrie Michelin en France et de réfléchir aux leviers d’actions permettant de maintenir des activités sur sites.
La Cfdt Michelin a répondu favorablement à cette proposition. Les signaux d’alerte sont indéniables, après les fermetures de Cholet et Vannes, les difficultés s’accumulent pour la quasi-totalité des sites français du groupe Michelin. Il est temps d’agir pour éviter de subir des décisions unilatérales. La Cfdt participera donc à ce groupe de travail dans un esprit de responsabilité, d’anticipation et de défense de l’intérêt collectif.

Un premier accord à Troyes, difficile mais nécessaire pour préserver l’avenir

À Troyes, les volumes de production chutent depuis plusieurs années. Avec seulement 18 000 t à produire en 2025 pour une capacité de 40 000 t, le site souffre d’une sous-charge devenue structurelle qui grève la compétitivité. Pour éviter une issue fatale, un Accord de Performance Collective (APC) a été signé le 25 juin 2025, après plusieurs semaines de négociation, visant à supprimer les équipes de fin de semaine, soient une cinquantaine de postes.

La Cfdt a pris ses responsabilités en signant cet accord, dans un esprit de préservation de l’activité. Elle a veillé à l’inclusion de mesures d’accompagnement pour les salariés concernés. Cette décision difficile reflète une ligne claire : agir tant qu’il est encore temps pour sauver des emplois et des sites, plutôt que de constater passivement leur disparition.

Mais une décision unilatérale au Le Puy-en-Velay

La direction du site de Blavozy (Le Puy), a décidé, en plus de la suppression des équipes de fin de semaine, l’arrêt du procédé classique de fabrication des pneus génie civil 49’’. Pour se recentrer sur le procédé bandelette OSIRIS et les dimensions inférieures. Ce changement impacte directement 44 salariés, dont certains étaient exclusivement affectés au procédé classique. La Cfdt reconnaît les gains de performance apportés par ce nouveau procédé mais elle demande une transition progressive, avec aucun licenciement contraint et un plan de formation adapté et valorisant pour intégrer les équipes OSIRIS.

Ne disposant des éléments complets permettant d’en mesurer la pertinence stratégique du projet, la Cfdt s’est abstenue lors de la consultation officielle.  Mais elle reste ouverte au dialogue et appelle la direction à une concertation sincère et équilibrée, dans une logique gagnant/gagnant.

Maintenant, il faut construire l’avenir ensemble

La Cfdt Michelin participera pleinement au groupe de travail « France industrie 2030 », avec une conviction forte : le maintien de l’outil industriel sur le territoire est possible, à condition de le vouloir collectivement. Cela passe par des choix clairs, un dialogue social exigeant, et une reconnaissance du rôle des salariés dans la réussite du Groupe.

Restaurer la compétitivité ne peut pas se faire contre les salariés, mais avec eux, dans le respect des parcours, des compétences et de l’histoire des sites. Des solutions durables pour les femmes et les hommes de l’entreprise sont possibles. La Cfdt s’engage à défendre cette ligne au sein du groupe de travail.

Laurent Bador, délégué syndical Central Cfdt Michelin

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