Congé paternité : l’égalité pas à pas !

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L'allongement du congé paternité en France a été une avancée. Il est de plus en plus utilisé par les jeunes pères, particulièrement chez Michelin. Il reste néanmoins en deçà des standards de certains pays nordiques.

Dans l’évolution sociétale et sociale en faveur de l’égalité femme – homme, un sujet qui anime le débat dans les différents pays européen, est la longueur du congé paternité. Elle varie de 84 jours en Espagne, à 0 dans 4 pays dont l’Allemagne et Autriche. Avec 25 jours, la France, est plutôt dans la moyenne haute. Mais en Suède et Norvège, c’est autour d’une année de congé que peuvent se partager les deux parents !
Rappelons à titre de comparaison que le congé maternité en France est de 16 semaines (112 jours).

L’intérêt du congé paternité est multiple

C’est d’abord un outil d’égalité homme/femme. Il doit permettre une plus grande implication des pères dans le partage des tâches domestiques, celles-ci augmentant avec l’arrivée d’un enfant. 
Il vise à aussi à renforcer la cohésion familiale (20 à 25% des couples se séparent dans les premiers mois après la naissance de bébé), génératrice de précarité sociale et de pauvreté (les familles monoparentales sont la première structure familiale en dessous du seuil de pauvreté, 30%).
C’est enfin un outil pour rapprocher les pères de leurs enfants car la force du lien paternel se crée dès voire avant la naissance et pour créer du lien, il faut être présent et pas à l’usine ou au bureau.

Encore un biais

La discrimination à l’embauche que subissent les femmes,  en raison de la probabilité d’avoir un enfant et donc une absence de 16 semaines, possiblement désorganisatrice de l’activité, serait réduite si ce même risque existait pour les hommes. D’où l’intérêt de porter le congé paternité lui aussi à de 16 semaines…et rendre obligatoire.
Notons que des très grandes entreprises comme Michelin, ayant les capacités d’avoir une politique de diversité, veillent à limiter ce biais en étudiant les taux de recrutement de femmes par rapport aux taux de candidatures. Mais ce type d’outils n’existe pas dans la grande majorité des entreprises françaises.

Mais l’obligation de prendre ce congé, et donc de faire bénéficier toutes les populations de ses avantages, fait débat. En effet le pourcentage des pères éligibles à ce congé qui le prennent, est autour de 75%, avec une sur-représentation des salariés en CDI du public (91% vs 82% en CDI dans le privé) et des cadres (85%). C’est un progrès mais cela signifie que 25% des pères ne prennent pas ce congé pour accueillir leurs enfants.
Et chez Michelin ? 95% des pères ont pris les 25 jours, 5% entre 1 et 24 jours. Bien au-dessus de la pratique nationale. 

Pour la Cfdt, c’est un des éléments qui démontre les effets des politiques de diversité et qualité de vie au travail chez Michelin. Des politiques et de leurs déclinaisons en sensibilisation, information, formation, sont négociées avec les organisations syndicales et enregistrées via des accords d'entreprise. Rappelons nous qu’avant 2002, le congé paternité n’était que de 3 jours. C’est par de tels chiffres qu’il est possible de voir que la société évolue et que Michelin et ses partenaires sociaux en sont un des moteurs.

Chris Boyer, élu CSE Clermont et CSE Central.

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