Stratégie « Planète » pas nette…

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Voilà plus de 2 ans qu’a été promulguée la loi d’orientation des mobilités (LOM), visant à promouvoir des transports du quotidien plus faciles, moins coûteux et plus propres.  

La Cfdt avait déjà questionné Michelin en juillet 21 sur l’application de cette loi, elle s’était vue opposée une fin de non-recevoir  

Matthieu Orphelin, député de Maine-et-Loire vient d’enquêter auprès de toutes les entreprises du CAC40, ainsi que les 3 dernières à l’avoir quitté (Accor, Atos, Sodexo) afin de mesurer comment elles mettaient en place le forfait mobilité durable. (https://matthieuorphelin.org/le-cac-40-a-velo-des-bons-et-des-tres-mauvais-eleves/)  

Sans surprise, Michelin est un des mauvais élèves du classement…Elle figure même dans la liste rouge des 42% des entreprises interrogées qui n’ont rien fait et n’ont pas déployé le dispositif.  Pire, les arguments avancés par notre entreprise pour justifier son inaction laissent pantois  :

  • « la mise en place du FMD à l’échelle de l’entreprise entière serait rendue difficile par le fait que les sites industriels en zone rurale n’offrent pas d’opportunités de mobilité durable contrairement aux sites tertiaires (pistes cyclables, transports en communs, autopartage, co-voiturage) » : puisqu’on ne peut pas faire la même chose partout, ne faisons rien. Cependant il nous semble qu’il est plus facile de faire du covoiturage pour les personnes postées qui ont les mêmes horaires. S’il y avait eu la moindre volonté, on aurait pu choisir le moyen le plus accessible partout mais non, il vaut mieux faire mal partout que commencer à bien faire là où c’est possible… quelle agilité !
  • la difficulté de tracer les trajets effectivement réalisés : autrement dit on ne peut pas faire confiance aux salariés, leurs adresses sont inconnues…

La qualité des arguments en dit long sur l’absence de volonté de l’entreprise de se saisir de ce sujet.  

Pourtant, certains grands groupes du CAC40 l’ont fait : il existe un forfait à l’année d’un montant unique (Accor) ou proportionnel et plafonné (Orange ou Axa). Ces indemnités peuvent être versées mensuellement ou biannuellement par exemple. Les montants varient de 100€ (Air Liquide) à 500€ maximum, avec ou sans modulation en fonction du nombre de kilomètres parcourus (0,28€/km à vélo chez Safran) ou du nombre d’allers-retours effectués en covoiturage (comme chez Worldline). Toutes ces aides ont l’intérêt d’inciter les salariés à s’engager individuellement et collectivement vers une transition écologique « stratégique pour l’entreprise ». Elles ont en plus le bénéfice d’alléger la facture déplacement en cette période d’inflation extrême sur l’énergie.  

  

Comme sur d’autres sujets que nous avions déjà évoqués, tels l’installation d’ombrières solaires dans nos parkings, Michelin ne va pas plus loin que les belles déclarations d’intention en matière de respect de la planète. Dès qu’il faut investir, prendre le moindre risque, renoncer à une rentabilité financière rapide et assurée, faire confiance…rien ne se passe.

  

Nous ne savons pas si « en 2050 Michelin sera reconnu comme un leader… dont l’action est décisive pour aider l’humanité à conquérir de nouvelles frontières ». Mais il est clair qu’avec une telle politique Michelin va être reconnu pendant longtemps encore comme le mauvais élève qui ne se saisit pas des outils mis en place par le législateur pour progresser sur le réchauffement climatique et le progrès social.

Ce sont pourtant les deux thèmes qui ressortent du vote des salariés de « I have a dream »…

Mais il n’est jamais trop tard pour bien faire, la Cfdt est prête à  co-construire avec elle une vraie offre Mobilité Durable pour l’ensemble des salariés : nous tendons la main !

Michelin a l’opportunité de prouver que son discours Profit, Planet, People n’est pas que de la communication.

Chris Boyer, elu CSE de Clermont-Ferrand

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