Comité Groupe France : des inquiétudes pour l’avenir de l’activité pneu de Michelin dans l’Ouest de la France.

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Malgré une année 2022 record en termes de résultats financiers, la stratégie du Groupe semble de moins en moins polarisée par le business historique du pneumatique grand public.

Le Comité Groupe France comprend des représentants des salariés issus des différentes sociétés du Groupe en France. Il se réunit 2 fois par ans. Quatre élus Cfdt ont participé à la dernière réunion le 4 juillet à l’usine de Caoutchouc Synthétiques Michelin de Bassens, près de Bordeaux. Les travaux ont été consacrés à l’étude d’un rapport du cabinet d’expertise SECAFI sur les résultats 2022 du Groupe.

Les ventes ont atteint 28,6 Mds €, en hausse de +20% par rapport à 2021 et le résultat net de 2 Mds€, inédit pour le Groupe. L’activité pneu est ultra-majoritaire puisque le hors-pneu ne présente qu’environ 6% du chiffre d’affaires du Groupe et a tendance à stagner. Pourtant, Michelin maintient son ambition de porter les activités hors-pneu entre 20 et 30 % du chiffre d’affaires d’ici 2030. Il apparaît clairement que cela ne sera possible que par acquisition d’entreprises extérieures. L’achat récent de Flex Composite Group pour un montant de 700 M€ en est certainement un des prémices.

Mais financer une telle croissance externe ne sera possible qu’en pressant l’activité pneu telle un citron par :

  • Une politique de marge unitaire, donc d’augmentation de prix de vente, au détriment des volumes
  • Une réduction de l’investissement en Recherche & Développement, pourtant déjà parmi les plus bas des manufacturiers, à 2,4 % du chiffre d’affaires
  • Une réduction des frais généraux et de la masse salariale
Les conséquences sont déjà tangibles : nombre d’usines subissent de fortes baisses de production des pneumatiques standard, sans pouvoir se reconvertir vers des produits plus haut de gamme à plus forte valeur ajoutée. Ainsi l’usine de Cholet, qui avait été spécialisée dans le segment des pneus Camionnettes – ses productions 4X4 étant parties essentiellement à Olsztyn – a perdu 35 à 40 % de production en 5 ans. Son coût de revient en a été dégradé à un point tel que sa pérennité est d’ores et déjà engagée…  Au-delà de Cholet, c’est tout l’écosystème des usines de l’Ouest qui est en péril avec Vannes, Tours, après la fermeture de La Roche il y a 2 ans 1/2.

La Cfdt exhorte les parties prenantes, y compris la majorité CGT-Sud du CSE de Cholet, à se mobiliser pour éviter une catastrophe. Le dialogue social reste compliqué mais nous espérons que le plus dur est derrière nous. Fidèle à ses valeurs de progrès, réaliste sans être ni défaitiste ni contestataire, La Cfdt sera force de proposition jusqu’au bout..

Patrick Bernard, élu CSE Clermont, CSEC et Comité Groupe France.

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