Bonus groupe et équipes 2023 : Objectif Lune ?

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Après une très bonne année, compte tenu du contexte général des crises de 2022, mais qui a débouché sur un bonus décevant, Michelin propose des objectifs 2023 très ambitieux, annonciateurs de lendemains probablement moroses…pour les salariés.

S’il y a quelque chose de stable entre les objectifs 2022 et 2023, c’est bien la répartition entre les critères économiques (ROS et Free Cash Flow : 105%) comparativement aux aspects people (TCIR : 15%) et planet (CO2 : 15%). Certains avaient peut-être imaginé que « « Rêver qu’en 2050, l’activité humaine inversera le cours du réchauffement climatique », allait se lire concrètement dans les priorités de l’entreprise. Il n’en est rien.

Malgré les bons résultats de l’entreprise cette année, avec des résultats identiques, le bonus de 2023, n’atteindrait pas 70% de celui de 2022, soit 30% de perte pour les salariés. Car il faut faire toujours mieux, toujours plus avec moins. Surtout financièrement. Ainsi le Free Cash-Flow minimum à atteindre pour espérer générer une rétribution est fixé à 1400 M€ quand le résultat de l’année dernière était à -104 Millions…une exigence symptomatique de la volonté de l’entreprise de limiter les parts variables des salariés ! Avec ces nouveaux objectifs, rêver dépasser globalement le 100% relève plutôt de l’illusion. On le comprend, les économies pour Michelin sont considérables : plus de 300 M€ d’écart entre les primes 2022 et 2023.    

C’est d’autant plus choquant que c’est en phase d’inflation que les salariés ont le plus besoin d’argent. Il nous est demandé des efforts plus importants en temps de crise que durant les années de stabilité mais ils n’en sont pas récompensés. L’entreprise échange avec nous de la certitude d’engagement contre de l’incertitude de reconnaissance voire de la certitude d’absence de reconnaissance. La Cfdt ne pense pas qu’il faille chercher ailleurs que dans ce cynisme financier la crise de l’engagement qui touche le monde du travail. Elle invite l’entreprise à négocier au plus vite, avec les représentants des salariés, des critères et objectifs logiques, justes, équitables et donc motivants pour les salariés.

Chris Boyer, élu CSE de Clermont-Ferrand

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